Faites des frites pas la guerre
- vinotfrancois
- 26 mars 2016
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 sept. 2022
Bruxelles Hôtel de ville Grand place - 26 mars 2016 -

Je suis allé à Bruxelles 4 jours après les attentats. Envie de voir, ressentir, partager.
Sofia avait déserté le parlement européen le temps du week-end.
Roxane était partie faire des tags avec ses potes à Marolles.
Quant à Nathalie, je n’avais osé la contacter sans David.
Bref, Bruxelles était vide !
Incroyablement vide.
Seules les rues de Molenbeek étaient animées. Et les abords de la Bourse aussi bien sûr, lieu de rassemblement.
J’y ai croisé des yeux rougis, surpris quelques accolades trop prolongées et n'ai vu que des enfants sages.
Partout sur les murs de la Bourse des messages de paix à la craie dans toutes les langues. En français on lisait « Bruxelles ma belle » et sous une autre forme de poésie « Niquons, sortons, fumons, aimons, vivons ». Un Belge, peut être, avait écrit « Faites des frites pas la guerre ». Mon russe rudimentaire me permit de déchiffrer « Bruxellois nous sommes avec toi», et c'est une femme en foulard qui me traduisit de l'arabe ce qu’elle venait d’inscrire : « l’islam est la religion de la paix ».
J'ai passé la journée à déambuler dans des rues désertes. Le café de la porteuse d’eau et sa serveuse étaient à mon unique disposition.
Le soir, en rentrant chez moi, j'ai réalisé qu’une chanson m’avait poursuivi toute la journée et que je l’avais inconsciemment fredonnée depuis le matin.
Alors, je me suis précipité vers mon ordinateur, j'ai branché l’ampli, tourné le bouton du volume à fond et j'ai chanté à tue-tête:
« Quand on n’a que l'amour / A offrir en prière / Pour les maux de la terre / En simple troubadour »

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